Futurescape : Art x Futur x Learning x IA, ISC Campus, Paris, 2023-24.

Futurescape Lab

Expérimentation Art, Futur et Innovation pédagogique

Campus ISC, Paris, 2023-2024.


Ce programme expérimental d’une année mené avec l’ISC Paris s’articule autour de l’exposition d’une nouvelle version du TAC Future Canvas déployé ici sous la forme d’une installation interactive dans le hall de l’école et appelée Futurescape.

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Celle-ci va permettre de mener différentes expérimentations pédagogiques et prospectives à destination des étudiants, enseignants, direction et entreprises partenaires de l’école, et prenant la forme de masterclass, atelier, publication, conférence.

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L’atelier Futurescape Lab venait explorer les enjeux prospectifs de l’IA en utilisant l’installation et en travaillant à partir d’images du futur générées par IA.  Un compte-rendu de l’expérimentation pédagogique est publié dans le Livre-Blanc de l’école.



Présentation du projet


L’ISC est une école de commerce parisienne fortement positionnée et engagée sur la diversité et l’inclusion, ainsi que sur l’innovation pédagogique, notamment par son approche du Action Learning.

Conçu spécifiquement pour l’école qui souhaitait introduire une dimension artistique dans ses innovations, le projet Futurescape s’articulait autour d’une installation artistique et prospective exposée dans le hall de l’école et se déroulait en plusieurs séquences de fin 2023 à fin 2024.
L’installation comprend une nouvelle version du TAC Future Canvas avec toujours ses 5 sphères, accroché sur un grand mur peint en vert (couleur des tableaux d’école), sur lequel il est possible d’écrire au marqueur blanc.

En introduction du projet, le Masterclass « Art et Futurs Inclusifs », destiné aux étudiants du Master International (module pédagogique dirigé par Sabine Bacouel), permettait de montrer comment les expérimentations artistiques contribuent au futur et peuvent être des vecteurs d’innovation inclusive, notamment urbaine.

L’atelier Futurescape Lab (voir ci-dessous les détails), programmé pendant la Semaine de l’Apprendre de l’école, invitait les étudiants internationaux (niveau master), à explorer, en utilisant l’installation artistique, les enjeux de l’Intelligence Artificielle, grand thème de l’année de l’école.

Un long article paru dans le Livre Blanc de l’école a permis de mettre en lumière les bénéfices de l’expérimentation pédagogique, que ce soit : le principe de « futur lab » qui stimule l’engagement, l’imagination ou le désir de compréhension (donc de chercher de la connaissance et d’apprendre) ; la mise en scène et en espace de l’expérience qui permet d’avoir une bonne dynamique collective (action learning), de sortir du format du cours conventionnel, voire de transgresser le cadre de l’école (interdiction d’écrire sur les murs) ; le travail par l’image, le diagramme ou le grand format, qui permet de visualiser et de raisonner autrement ; la restitution publique des production à l’occasion d’un événement de l’école comme accélérateur de motivation pour faire un travail abouti ; etc.

Plusieurs événements à destination des entreprises partenaires de l’école rythmait l’année et ont permis de mettre en perspective et valoriser le projet parmi les innovations de l’école, tels que par exemple le partenariat stratégique avec le très prometteur Handilab, développé par la Fondation Fiminco à St Denis.


Atelier Futurescape Lab


L’atelier commençait par un temps de réflexion partagée sur l’ampleur des enjeux de l’IA grâce au diagramme qui permet d’appréhender l’ampleur des impacts et la bigger picture – et d’autant plus que ce diagramme est né d’une réflexion sur les enjeux prospectifs de l’IA, voir à ce sujet la genèse du TAC Future Lab.

Les étudiants étaient ensuite invités choisir des sous-thèmes, et à décrypter des images du futur de ces sous-thèmes produites par Chat GPT + Dall-e pour réfléchir à la vision du futur ‘imaginée’ par l’IA, affûter leur sens critique et gagner en discernement sur ses biais implicites.
Les trois sous-thèmes étaient : Future of Eating, Future of Work, et Future of Dating.

Venait ensuite un temps d’ouverture créative avec l’installation qui servait d’espace de brainstorming et de génération d’hypothèses prospectives sur le futur dans une vision élargie du monde, afin que les groupes croisent leurs étonnements, interrogations et idées. La possibilité de circuler dans l’espace, d’écrire sur le mur et d’échanger en toute liberté contribuait au décloisonnement de la réflexion.

Les groupes de travail avait ensuite pour tâche de construire une vision d’avenir de leur sous-thème sur de grandes planches visuelles, en se servant du TAC Future Canvas, d’images et d’informations recherchées en ligne.

Pour en savoir plus, télécharger l’article paru dans le Livre Blanc de l’école + qq images ci-dessous.



Journée Art, Innovation et Prospective, Louvre Lens Valley, 2024

Innovation Culturelle et Prospective

dans un monde en transitions

Journée « Art, Innovation et Prospective », Louvre Lens Valley, Lens, 2024.


Destinée à l’écosystème d’innovation du Louvre Lens, et aux participants du programme d’accélération de son incubateur Louvre Lens Valley, cette journée comprenait trois masterclasses, suivi d’un atelier d’analyse des tendances prospectives.

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Le premier permettait de se familiariser avec la diversité des approches du futur, depuis la prospective jusqu’à l’art, en passant par le design, l’innovation et la Science-Fiction. Dans le deuxième, Raphaële Bidault-Waddington présentait l’historique de ses différents labs artistiques et prospectifs, et la genèse du TAC Future Lab et ses outils de recherche.

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Le troisième proposait, en introduction de l’atelier, un panorama des transitions qui font bouger le monde aujourd’hui et dessinent les enjeux des mondes futurs. L’atelier d’analyse de tendance, était ensuite coconstruit avec les participants pour répondre et nourrir leurs enjeux plus spécifiques.


Présentation


Louvre Lens Valley, lieu hybride situé à proximité du musée du Louvre Lens, a été créé pour stimuler le développement de la région autour du musée. Il propose un programme d’accélération de projets dans le domaine des industries créatives et culturelles (ICC), et organise des événements tels que cette journée « Art, Innovation, Prospective » afin de fédérer, faire se rencontrer et fertiliser les écosystèmes d’innovation de la région.

Les participants de la journée sont issus des sphères aussi bien artistique et académique, qu’institutionnelle, entrepreneuriale ou associative.

Le premier masterclass donnait un aperçu de la diversité des approches du futur, que ce soit par l’innovation et le design, la prospective, l’aménagement territorial, la science-fiction, l’art, la modélisation des transitions ou l’analyse de tendance.
Dans le deuxième, RBW présentait son écosystème de recherche artistique et prospective remontrant de manière plus concrète comme l’art peut contribuer à l’innovation dans toutes ses dimensions – qu’elle soit technologique, durable, culturelle, sociale, territoriale, prospective, etc. -, puis le TAC Future Lab dont le diagramme méthodologique sera utilisé l’après-midi.
Le troisième masterclass (conférence iconique du TAC Future Lab, mais adaptée au public du Louvre Lens Valley), proposait une vision à 360° des grandes transitions environnementale, digitale et démographique qui font bouger le monde aujourd’hui, à approfondir en atelier…

Atelier


Afin d’optimiser la pertinence et l’utilité de l’atelier, les participants sont invités à choisir des thèmes prospectifs qui les concernent tout particulièrement et à se structurer en petit groupe de cinq personnes.
Après une présentation de la méthode et du TAC Future Canvas, chaque groupe mettait en marche une exploration des tendances comprenant : un temps de brainstorming, une recherche d’informations et d’images, un effort de reconceptualisation créative à l’aide du canevas et de planches de travail, ainsi que des temps de partages et de discussion avec les autres groupes.
Les groupes formés ont ensuite poursuivi ce travail d’amorce en toute autonomie pendant les semaines qui suivaient l’atelier, et en soutien du développement de leurs projets ou activités.


Futur des Musées, Musée d'Art et d'Histoire, Genève, 2022-23

Futur des Musées et Transitions

Incubation d’un futur lab au sein des équipes du musée

Musée d’Art et d’Histoire, Ville de Genève, 2022-23


Le projet consiste à mettre en marche un processus d'exploration prospective (futur lab) au sein des équipes du musée, afin de tourner les regards vers l’avenir, aider les collaborateurs à s’approprier le/leur futur, soutenir la définition d’un nouveau concept muséal, et accompagner les transformations en cours et à venir.

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La première étape était un masterclass 'Panorama des Transitions' avec quasiment l’ensemble du personnel (80 personnes), qui permet de commencer à appréhender collectivement les enjeux prospectifs des musées dans cet horizon grand ouvert et en mutations profondes.

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Ces enjeux sont ensuite approfondis dans les mois qui suivent dans un programme d’ateliers prospectifs qui viennent irriguer les différentes activités et ambitions du musée. Les équipes sont formées pour poursuivre le travail en toute autonomie.


Présentation du projet


Situé au cœur de la ville, le Musée d’Art et d’Histoire de Genève est le 3e plus gros musée de Suisse, avec une collection de plus de 600 000 artefacts composés aussi bien d’œuvres d’art de différentes époques, que de pièces archéologiques, d’objets, d’armes, d’horlogerie, ou de numismatique. En choisissant un nouveau directeur issu de l’art contemporain, la Ville de Genève a souhaité donner un nouveau souffle à ce musée un peu vieillissant.

Le futur lab incubé a vocation à la fois à embarquer toutes les équipes du musée dans ce mouvement de réinvention audacieuse, et à nourrir la définition et le positionnement du nouveau concept muséal porté par la direction. L’objectif est de favoriser l’appropriation du futur par toutes les équipes en toute sérénité, et de soutenir la redéfinition du projet muséal et stratégique (en amont de toute communication), raison pour laquelle il s’est joué exclusivement en interne pour commencer.

Le masterclass introductif « panorama des transitions et enjeux prospectifs des musées » permettait à chacun de conscientiser le changement de paradigme actuel, et commencer à sentir et échanger sur comment les musées s’inscrivent dans ce monde en profonde transition. Le format masterclass (45mn de temps de parole, 45mn d’échanges à bâtons rompus avec le public) s’est avéré très efficace pour amorcer cette discussion collective (environ 80 participants).

Dans la foulée, les participants s’inscrivaient à un programme d’ateliers d’approfondissement prospectif dans les mois qui ont suivi, l’objectif étant qu’elles s’autoorganisent pour les poursuivre en toute autonomie. Par respect de nos engagements contractuels de confidentialité, nous ne divulguons pas les thèmes et contenus de ces ateliers prospectifs, dont certains sont très pragmatiques, appliqués ou stratégiques, d’autres plus spéculatifs, artistiques ou théoriques.

Le programme est accompagné de la mise en place d’outils de partage de connaissance et d’idées entre pairs, ainsi que d’un engagement et des modalités d’expérimentation régulière dans tous les départements du musées (conservation, programmation, services des publics, innovation, développement numérique, relations extérieures, gestion interne, etc.).
Des liens sont créés avec les autres programmes transverses ou extérieurs du musée (innovation, développement durable et urbain), ou encore avec le projet architectural associé au nouveau concept muséal en cours de définition.
Des points d’étapes réguliers permettent d’apporter des recommandations et d’affuter toutes ces modalités dans la plus grande fluidité.



Slides du masterclass introductif



Nos Connaissances bâtissent de Nouveaux Mondes, 80 ans du CNRS, Paris, 2018-19

Nos Connaissances bâtissent de Nouveaux Mondes

Réflexions prospectives et co-design d'un programme pour les 80 ans du CNRS

Direction de la Communication du Centre National de la Recherche Scientifique, Paris, 2018-19.


Ce futur lab consiste à mettre en place une cellule de réflexion prospective avec toute l’équipe de la communication (20 personnes), afin de soutenir le design d’un ambitieux programme d’événements locaux, nationaux et internationaux pour les 80 ans du CNRS, autour du thème ‘Nos connaissances bâtissent de nouveaux mondes’.

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Il est l’occasion d’utiliser et d’enrichir nos recherches prospectives sur le changement de monde en cours, d’ébaucher des premières cartographies des enjeux multi-scalaires des grandes transitions - qui impulsera ensuite la conception du TAC Future Canvas -, d’ouvrir de nouvelles questions et perspectives d’avenir sur le futur de la connaissance dans toutes ses dimensions.


Présentation du lab


Le CNRS (Centre National de la Recherche Scientifique) est le deuxième plus gros institut de recherche scientifique au monde avec plus de 1100 laboratoires dans tous les domaines de la connaissance, et 28 000 chercheurs en France et à l’étranger.

A l’occasion de ses 80 ans la Direction de la Communication souhaite repositionner l’institut à l’avant-garde de la recherche scientifique internationale, en proposant un ambitieux programme d’événements à Paris et en région. Ces événements, structurés autour du grand thème de « Nos connaissances bâtissent de nouveaux mondes », sont destinés aussi bien à la communauté scientifique française, européenne et internationale, qu’au grand public, ou encore aux écosystèmes d’innovation.

Afin d’accompagner la conception et la curation de ce vaste programme, nous mettons en place une démarche d’inspiration prospective (futur lab) pour nourrir les équipes de la Direction de la Communication (20 personnes), co-concevoir et positionner cet agenda dans les transitions et tendances les plus actuelles.

Le lab comprend :

– Une série d’entretiens internes pour clarifier les enjeux stratégiques du CNRS,
– L’apport d’éclairages prospectifs sur les grandes transitions en cours et leurs implications, que ce soit pour la science, la société, ou le monde ;
– Des séances travail en petit groupe ou en atelier ;
– L’apport d’idées et le pré-design de « scénarios d’inspiration prospective » pour faciliter aussi bien la pluralité que la convergence ;
– Des recommandations de lieux, de partenaires ou de formats d’événements de nouvelle génération.

Dans le respect de nos engagements contractuels de confidentialité, nous ne communiquons pas les contenus produits et idées développées.

quelques slides extraites de la recherche amont et utilisées dans le kit d'atelier



quelques images des très nombreux éléments du programme d'événements



Futur x IA x Design Spéculatif, Ecole Duperré, Paris, 2018

Futur  x  IA  x  Design

Cycle d’ateliers de Design Spéculatif

Classe préparatoire à l’Ecole Normale Supérieure Option Design, Ecole Duperré Design, Paris, 2018.


Hybridant pédagogie et exploration prospective par le Design Fiction et l’image, ce cycle d’atelier invitait les étudiants à découvrir les enjeux de l’IA en termes de design (AI Design) puis à prototyper différentes mises en scène possibles, d'une fiction future imaginée dans l’étape de recherche précédente (réalisée avec les chercheurs de Paris Tech).

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Dans ce récit, une IA livre ses prescription personnalisées en mots et en images,  via une interface avec laquelle les utilisateurs développent une proximité relationnelle inédite et bien plus complexe qu’une simple interaction fonctionnelle.

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Les étudiants imaginent, donnent à sentir, et interrogent des situations d’usage de cette IA dans un domaine de leur choix. Les thèmes retenus sont l'alimentation, l'éducation, l'environnement, la mobilité, le sport, le dating et la reproduction.


Introduction


Le cycle d’ateliers s’inscrit dans le cours de la designer Nounja Djamil avec qui le programme est coconçu et copiloté, se déroule en 5 séances sur une période de trois mois, et comprend un travail conséquent de recherche-création mené par les étudiants entre chaque séance.

En phase initiale, les étudiants découvrent les laboratoires de recherche artistique et prospective de RBW qui permettent d’apporter de la pédagogie sur la recherche par l’image, le futur et l’Intelligence Artificielle.
Son laboratoire d’image donne un exemple et permet de visualiser de comment réfléchir, spéculer, et développer des dispositifs, des concepts ou des narrations à partir de (ses) banques d’images photographiques – d’autres exemples et réflexions sur les banques d’images sont également présentés.
Son laboratoire d’idées (a.k.a LIID Future Lab) permet une première initiation d’une part à l’analyse de tendance par décryptage de « signaux faibles » (images et informations considérés comme des ‘signes du futur’), d’autre part au Design Fiction et à la conception de ‘prototype spéculatif’ pour donner à sentir des visions critiques du futur – avec l’exemple de « Paris Ars Universalis, scénario-fiction d’un futur Grand Paris ».

Enfin, le TAC Future Lab apporte des éclairages sur les enjeux de l’Intelligence Artificielle, ses principes algorithmiques et de machine learning (dont curation à partir de banques d’image), ou encore les imaginaires et les pratiques de design d’IA (pratiqué notamment chez Facebook).

Pitch


Les 40 étudiants sont ensuite invités à s’approprier l’une des fictions futures développées par RBW avec les chercheurs de Telecom Paris Tech (voir étape de recherche dédiée), dans laquelle le CGG (Consortium Godel & Glitch) a développé une interface de recommandation personnalisée sur de nombreux sujets.

Cette IA est devenue un inestimable complice de tout un chacun, non sans une certaine ambiguïté dans les relations homme-machine et des implications bien plus complexes et existentielles, qu’une relation simplement fonctionnelle.

Chaque groupe (8 groupes de 5 étudiants) est invité à choisir un domaine d’application, à imaginer des artefacts/interfaces de recommandation par l’image, des personas et des situations spéculatives révélant les variations créatives potentielles ainsi que les enjeux critiques sous-jacents.

Les étudiants utilisent les médias créatifs de leur choix (curation online et moodboards, dessin, photomontage, vidéo, performance, etc.) pour partager leurs travaux.

Conclusion


Les situations imaginées (voir ci-dessous) par les étudiants révèlent une excellente appropriation du pitch, créativité et investigation, ainsi qu’une bonne diversité d’angle d’approche. Elles oscillent entre des scénarios plus ou moins positifs, critiques et plausibles, en gardant un ancrage dans la réalité et avec un bon niveau de nuances et de détails.

Chaque ‘spéculation’ a ainsi donné lieu à de riches échanges avec et entre les étudiants, pour petit à petit dépasser l’échelle des situations explorées, conscientiser collectivement l’ampleur des implications de l’IA dans la société et le monde, et en saisir pleinement aussi bien les risques que les bénéfices.

L’approche par le design spéculatif a manifestement permis de dédramatiser les discours dominants (utopistes ou alarmistes) face à l’IA – et d’éviter l’écueil de la sur-dramatisation que l’on trouve souvent dans les méthodes de recherches prospectives inspirées de la Science-Fiction.


Aperçu des résultats


A l’issue du processus, les groupes présentaient leurs situations spéculatives à l’oral avec tous l’éventail de leurs matériaux de recherche projetés et/ou présentés sur tables, suivi d’une discussion collective. Nous donnons ici un résumé succinct de chaque groupe.

Le Groupe 1 se focalise sur les arts culinaires et la suggestion de recettes ‘tendances’ et personnalisées qui répondent aux besoins de chacun (calories, intolérances, restrictions, préférences, temps de préparation, etc.) mais permettent aussi de revaloriser les patrimoines gastronomiques du monde entier…

Le Groupe 2 adresse un sujet plus critique, celui de la reproduction assistée par IA, qui permet via un utérus artificiel et une IA qui sélectionne les meilleures séquences ADN, d’optimiser sa descendance et le design d’humains…

Le Groupe 3 se penche sur la ‘crise tactile’, et propose une IA ‘robot érotique’ qui d’une part aide et guide, aussi bien la main humaine que la main artificielle, pour apprendre à se toucher, se caresser ou se masser. Comme la vidéo réalisée le montre, cette guidance passe par un système d’éclairage coloré projeté sur les corps, qui indique de manière très subtile les zones, la diversité ou l’intensité des manipulations.

Le Groupe 4 imagine une IA,véritable activiste antiplastique, suggérant des modalités d’interventions que ce soit pour limiter la consommation d’emballage, faire évoluer les modes de fabrications, favoriser l’écodesign ou agir pour sauver les océans de la pollution plastique.

Le Groupe 5 s’intéresse à la difficulté d’optimiser les équations et solutions de mobilité urbaine, et propose un algorithme qui aide à arbitrer entre de nombreuses hypothèses multimodales, bien trop complexes pour l’entendement humain. Dans le cas du Grand Paris pris en exemple (avec un brin d’ironie), la tendance suggérée semble cependant étrangement simple avec le choix d’un méga métro appelé « Le Tube », semant le doute sur l’utilisation de l’IA par les politiques.

Le Groupe 6 imagine une interface de dating immersive et cinématographique, qui permet à des humains de se rencontrer et de flirter dans des univers virtuels, où ils viennent rejouer des séquences de leurs films préférés, comme étape préliminaire à une rencontre réelle…

Le groupe 7 conçoit une interface d’’edutainment’ (education + entertainment) qui permet d’apprendre en jouant avec une IA. Cette interface se projette sur un mur pour éviter l’immobilisme et l’étroitesse de l’écran, et favoriser la mobilisation du corps dans le processus d’apprentissage. De très nombreux type de connaissances et de compétences sont possibles.

Le Groupe 8 propose une plateforme de recommandation de solution individuelle de mise en forme avec une approche très complète et boostée du corps : sport, fitness, soin, médecines alternatives, pharmacologie augmentée, data-analytics, quantify-self, chirurgie esthétique, body-enhancement, bio-hacking, design prothétique, etc. au risque d’un rapport au corps obsessionnel et à tendance post-humaine…


Futur de l’Intelligence Artificielle Générale, Forccast, Telecom ParisTech, 2018

Futur de l’Intelligence Artificielle Générale

Expérience de recherche prospective par la fiction

Commande du programme FORCCAST, Telecom Paris Tech, Paris, 2018.


Cette expérience de recherche menée avec une équipe de chercheurs de Telecom Paris Tech - dans le cadre de sa contribution au programme interdisciplinaire Forccast - a consisté à développer une série de fictions spéculatives situées en 2050 et révélant différents enjeux critiques du paradigme de l’Intelligence Artificielle Générale.

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Le protocole narratif spécifique et structuré en une série de courts récits enchâssés, permet d’aborder ces enjeux à différentes échelles, suivant notre principe de recherche ‘polygonale’. Ces récits intègrent des personnages mais aussi des organisations réelles et fictives, ouvrant des perspectives plus systémiques, stratégiques ou politiques. Une recherche picturale vient compléter les récits.


Collaboration avec Telecom Paristech et le programme Forccast


Suite à ses recherches dans le cahier Futur(s) et à la sortie de son livre « Paris Ars Universalis, scénario-fiction d’un futur Grand Paris » en 2017, Raphële Bidault-Waddington est mandatée par une équipe de Telecom Paris Tech pour développer une recherche par la fiction sur le futur de l’IA.

Cette expérimentation s’inscrit dans ses engagements pour (et est financé par) le programme transdisciplinaire FORCCAST impulsé par Bruno Latour et porté par un consortium d’écoles et d’universités (Science-Po, Mines Telecom Paris Tech, etc.).

Au sein de Forccast, les partenaires expérimentent différents formats de production et de transmission de connaissances. Du côté de Télécom Paristech, l’équipe conjugue deux dimensions fondamentales du programme : l’analyse des controverses et l’incarnation des acteurs par la simulation ou la fictionnalisation.

Reconceptualiser les enjeux de l’Intelligence Artificielle Générale


Cette collaboration donne lieu à la conception d’une dizaine de situations spéculatives toutes situées en 2050, où l’IA Générale dans toute sa diversité est utilisée et mise en récit pour en dérouler les implications (et les bugs) futures.

Le paradigme de l’IAG, l’Intelligence Artificielle Générale, est ici radicalement reconceptualisé comme celui d’un monde où les IAs se déclinent en de très nombreuses formes et modalités, et viennent trouver leur place dans toutes les dimensions de la société et de la réalité.

A l’inverse du concept habituel d’IA Générale, qui verrait celle-ci comme une forme d’intelligence générique, agnostique, et applicable à toute chose (simulacre d’une intelligence humaine soi-disant universelle), l’IA est ici envisagée dans sa plus grande diversité cognitive, relationnelle et de facto culturelle.

A noter que ce travail de reconceptualisation est essentiel dans la recherche prospective.

Protocole et architecture narrative innovante


Comme RBW l’avait fait dans Paris Ars Universalis, les récits incluent de nombreuses organisations autant réelles que fictives et dotées de stratégies, ceci permettant d’interroger les enjeux de l’IA à des échelles plus systémiques, et non simplement celle de l’expérience humaine (UX) habituellement retenue dans les pratiques de Design Fiction. Ce parti-pris multi-scalaire deviendra un élément clé de toute l’innovation méthodologique du TAC Future Lab et de la conception du TAC Future Canvas.

Le protocole narratif qui utilise un principe de récit enchâssé – chaque sous-histoire est une expérience d’un laboratoire fictif nommé Open Polygon, dont les protagonistes s’expriment et qui a sa propre histoire – permet de réaborder de manière plus critique et théorique chaque situation, et d’ouvrir ainsi encore d’autres perspectives (principe de recherche multi-facette dite ‘polygonale’).
Chaque récit est ainsi précédé d’un ensemble d’hypothèses spéculatives concernant le monde en 2050 et posées en préambule de l’histoire.
Enfin, une recherche d’images, dont certaines sont des créations de RBW, permet de donner à sentir encore autrement les situations et expériences spéculatives du futur de l’IA Générale.

Conçu comme un module d’expérimentation interne à l’équipe de recherche, ces travaux très riches et toujours très actuels n’ont malheureusement pas été publiés faute de budget disponible. Cette matière est cependant remobilisée dans d’autres expérience du TAC Future Lab.

Le Consortium Godel & Glitch (CGG) imaginé dans l’une des histoires est par exemple repris dans une expérience de Design Fiction menée avec les étudiants de l’Ecole Duperré à Paris.

In fine, cette expérimentation méthodologique et narrative, y compris ses écueils telles que sa non-publicisation, vient enrichir les démarches d’innovation méthodologique du TAC Future Lab.